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۱۳۹۴ آذر ۱۹, پنجشنبه

Deux défaites, mais…

10 décembre 2015
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Ce lundi matin, un goût amer dans la bouche. On vient d’encaisser deux défaites sérieuses : un parti fasciste fait 30% en France et l’extrême droite revient au pouvoir au Venezuela.



Y aurait-il un lien entre les deux ? Nous allons le voir. En tout cas, c’est l’heure des bilans et examens de conscience pour chacun de nous. En avons-nous fait assez et surtout avons-nous été assez efficaces ?

En France d’abord. Est-ce l’extrême droite qui a gagné ou la gauche qui a perdu ? Nous pensons que la montée du FN a été favorisée par le PS. Pour trois raisons que nous allons expliquer.

Bien sûr, il faut d’abord préciser ce qu’est « la gauche ». En théorie, c’est simple : elle défend les travailleurs (de partout) contre le 1% des ultra-riches. Mais peut-on encore appeler « gauche » un PS qui fait la même politique néolibérale que la droite ? Non.

C’est Delors (PS) qui a présidé la Commission européenne et son virage néolibéral de 1985 à 1994. C’est Lamy (PS) qui a libéralisé les mouvements de capitaux en Europe. C’est Camdessus (PS) qui a présidé le FMI destructeur du tiers monde de 1987 à 2000. C’est Strauss-Kahn (PS) qui a poursuivi le travail néolibéral au FMI jusqu’en 2011. C’est Aubry (PS) et Moscovici (PS) qui ont dit « apprécier les qualités » de la néolibérale Lagarde, nommée au FMI après DSK. C’est Attali (PS) qui a orchestré sous Mitterrand la privatisation des banques publiques françaises avec les conséquences bien connues pour nos portefeuilles. Ce sont les divers commissaires PS qui ont mis en place la politique néolibérale de l’UE détruisant les salaires, les retraites et la Sécu. C’est Hollande (PS) qui, en campagne électorale (et craignant la montée de Mélenchon), déclara solennellement au Bourget : « Mon ennemi principal est le monde de la finance ». Avant de dire exactement le contraire quelques semaines plus tard à la presse et au monde des affaires britanniques : « La gauche a été au gouvernement pendant quinze années, au cours desquelles nous avons libéralisé l’économie et ouvert le marché à la finance et aux privatisations. Il n’y a pas à avoir peur ». Dans les faits, depuis trente ans, le PS détruit les protections sociales, il creuse l’écart entre les fortunes et les revenus (1).

Evidemment, avec une telle politique, difficile de garder longtemps les votes des travailleurs. Hollande et ses amis en étaient conscients dès 1985 : « Il ne s’agit plus à la fin du 20ème siècle d’assurer la représentation politique de la classe ouvrière. » Et aussi : « Ce n’est pas par calcul ou par malignité que la gauche a accepté de laisser fermer les entreprises ou d’entamer le pouvoir d’achat des Français. C’est par lucidité. Refuser ces évolutions et c’en aurait été fait de la perspective d’une gestion régulière du pays par la gauche » (2) . Donc, c’était bien « par calcul » : vous préfériez rester au pouvoir avec les patrons que résister avec les travailleurs ! Voilà pour la première responsabilité du PS dans la montée du FN.

Ensuite, peut-on appeler « gauche » un PS qui mène au Moyen-Orient et en Afrique les mêmes guerres de pillage colonial que la droite, sous prétexte que c’est l’intérêt de la France ? Mensonge : les seules à en bénéficier, ce sont les grosses sociétés, pétrolières et autres. C’est le 1% qui profite de la guerre tandis que les autres paient cher les bombardiers et les porte-avions. Sans parler des retombées terroristes qu’on vient de voir. Toutes les guerres sont économiques et là aussi le PS fait exactement comme la droite pour « rester au pouvoir ».

Enfin, peut-on encore appeler « gauche » un PS qui se prosterne devant Israël et défile à Paris avec Netanyahou « pour la liberté d’expression » ? Cela sous prétexte qu’Israël serait « la seule démocratie du Moyen-Orient ». Mensonge encore, c’est juste un flic de quartier chargé de surveiller le pétrole et d’agresser les Arabes. Peut-on appeler « gauche » un PS qui cautionne des tirades « Le Coran, c’est de la merde », qui tolère les violences racistes et qui répand lui aussi l’islamophobie ?

Pour ces trois raisons, même si Sarkozy est également responsable, c’est bien avant tout la trahison du PS qui a fait la promo du FN. En refusant de défendre les travailleurs, il a perdu son électorat et permis à Le Pen d’embrouiller les esprits avec sa démagogie pseudo-sociale. Pourtant, il suffit de lire le programme des mesures proposées par le FN pour constater que c’est un parti pro-patrons et anti-travailleurs. En refusant de résister aux stratégies guerrières de Washington, le PS a permis à Le Pen de se présenter en parti de la paix alors que son véritable programme défend le colonialisme français et donc les guerres qui vont avec. En répandant l’islamophobie, le PS a donné du crédit aux discours anti-immigrés du FN.

Quel lien avec la défaite au Venezuela ? Nous le verrons dans le prochain article…

POUR SUIVRE : Deux défaites, mais la résistance n’est pas morte

(1) Voir l’excellent “La violence des riches” (Chronique d’une immense casse sociale), de Michel Pinçon et Monique Pinço-Charlot, Zones, 2013. Particulièrement le bilan impitoyable de Hollande au chapitre 3.

(2) Ouvrage collectif “La gauche bouge”, Lattès, 1985.

Source : Investig’Action

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