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۱۳۹۳ بهمن ۲۵, شنبه

14 février 2015
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La République Bolivarienne du Venezuela est à nouveau la cible d’attaques contre sa souveraineté et son indépendance. Quelle surprise ! Une petite frange minoritaire de l’armée, financée et soutenue par l’opposition vénézuélienne et le gouvernement des Etats-Unis, est à l’origine de cette nouvelle tentative de coup d’Etat.



Investig’Action et plusieurs autres médias alternatifs le disent depuis toujours : il ne faut jamais faire confiance à l’impérialisme, jamais !

Avec l’arrivée au pouvoir de Chavez en 1999, le Venezuela a pris un double chemin qui déplait aux élites de Washington : une transition vers un modèle socialiste de société et un rapprochement avec Cuba et le Nicaragua, inaugurant ainsi une vague progressiste en boule de neige à laquelle on assiste aujourd’hui dans le continent latino-américain. Un chemin inacceptable pour les élites du capitalisme pour des raisons simples. Le Venezuela est un pays qui joue, d’un point de vue stratégique et géopolitique, un rôle tout simplement primordial. Il possède parmi les plus grandes réserves de pétrole au niveau mondial, il est le fer de lance de l’ALBA (l’alliance des pays progressistes du continent) et il est en train de tisser des liens importants avec toute une série de pays émergents qui s’opposent à la toute-puissance occidentale dans le jeu des relations internationales (l’Iran, la Syrie, les BRICS et peu à peu avec la Grèce de Syriza).

Déjà en 2002, l’opposition vénézuélienne et la CIA (avec l’appui inconditionnel de tous les organes d’information dominants), organisent un plan pour renverser le gouvernement de Chavez. Mais c’est le grand échec ! Le peuple se soulève dans les rues et parvient à restaurer la démocratie et remettre son président au pouvoir. En 2003 et 2004, les attaques contre le Venezuela débouchent par une première guerre économique qui se caractérise par une paralysie du secteur pétrolier. Les travailleurs de l’entreprise nationale PVDSA furent payés pour arrêter le travail et ainsi installer un climat de chaos dans le pays. En mars 2014, l’opposition repart à l’attaque avec une vague de manifestations violentes sous-couvert de lutte pacifique pour la démocratie. Mais surtout, ces dernières années ont été marquées par une intensification de la guerre économique contre le Venezuela : spéculation sur les prix des denrées alimentaires, sanctions économiques, provocation délibérée de pénuries dans les supermarchés et, plus récemment, la baisse des prix du pétrole décidée par les Etats-Unis conjointement avec son allié saoudien, dans l’intention de frapper avec vigueur l’économie du pays (mais aussi d’autres pays ennemis dépendants de la rente pétrolière, comme l’Iran, la Russie ou l’Equateur).

Enième tentative de coup d’Etat

Aujourd’hui, une nouvelle menace frappe à la porte du Venezuela. Encore une fois néanmoins, le gouvernement bolivarien a pu démontrer au monde qu’il est capable de défendre l’intégrité et la démocratie de son pays, même dans un contexte politique et économique défavorable.

Cette fois, la tentative du coup de force s’est faite à travers d’un groupe d’officiers de l’Aviation Militaire (1). Le plan avait pour objectif de bombarder dans un premier temps des organes stratégiques, comme le siège de la chaîne de télévision Telesur, le siège du Ministère de la Défense et des autres bâtiments gouvernementaux, affirment les journalistes de Telesur après que ces derniers aient trouvés des preuves qui attestent de la tentative de coup d’état (2). Le plan prévoyait qu’après les bombardements, la nouvelle junte au pouvoir annoncerait l’activation du « Programme de Gouvernement de Transition » (3). Face à l’action terroriste de ce groupe d’officiers à la solde de Washington et de l’élite anti-chaviste de Miami, l’immense majorité de l’armée vénézuélienne est restée fidèle au gouvernement, en lançant l’alarme ce qui permit de neutraliser rapidement le plan de déstabilisation. Il est intéressant de souligner, mais guère étonnant, que le plan prévoyait qu’en cas d’échec, les officiers quitteraient le sol vénézuélien pour s’enfuir aux Etats-Unis où ils auraient bénéficié de l’asile politique (4).

Le ministre de la défense, Vladimir Padrino Lopez, a accusé ces secteurs apatrides de s’attaquer à la démocratie et à la paix sociale. Il a notamment déclaré « qu’un pays ne se construit pas avec la violence et le ressentiment mais avec la justice, la coopération et l’entente ». Avant d’assurer « l’appui inconditionnel et la loyauté absolue de l’armée envers le président Nicolas Maduro » (5).

Les officiers responsables de la tentative de coup d’état au Venezuela

Nous sommes Telesur

Le plan de l’opposition vénézuélienne pour renverser le président Nicolas Maduro passait également par le bombardement de la chaîne d’information publique et internationale Telesur.

Véritable pilier de la révolution bolivarienne, Telesur est née il y a maintenant 10 ans grâce au président Hugo Chavez ainsi qu’à l’Argentine, l’Uruguay et Cuba. Telesur est LA chaîne de référence pour les opprimés du continent latino-américain. Celle qui couvre en permanence les mouvements sociaux, celle qui donne la parole à ceux que l’histoire officielle avait volontairement occulté, tel que les indigènes et les pauvres, celle qui démonte scrupuleusement les médias-mensonges, celle qui enfin promeut l’intégration latino-américaine et rejette toute forme d’impérialisme. Elle se veut être une source d’information alternative quant à l’actualité du continent latino-américain et ainsi donner une autre image que celle que véhiculent les médias dominants occidentaux sur l’expérience vénézuélienne, bolivienne, équatorienne ou argentine.



Mais Telesur n’est pas seulement la chaîne qui défend les expériences démocratiques en Amérique Latine. Son combat est en effet planétaire. La chaîne couvre les événements du monde entier en donnant une toute autre image de la réalité. Sa lutte pour la justice et la dignité l’a amené à soutenir le peuple palestinien dans son combat contre l’occupation israélienne. Elle a également défendu la paix en Libye, en Syrie, pendant que la majorité des médias dominants soutenaient l’intervention occidentale. Ou encore, en transmettant une information bien différente de la réalité ukrainienne, rompant ainsi avec la vision binaire et manichéenne des TF1, RTBF ou encore Le Monde. Ainsi, ce combat courageux que mène Telesur dans un paysage médiatique latino-américain largement dominée par les médias privés, lui vaut d’être énormément soutenu par les présidents insoumis du sous-continent. Mais dans le même temps, la chaîne souffre d’attaques répétées de la part de l’opposition vénézuélienne à Caracas, lieu de son siège. Comme l’an dernier, lorsque les étudiants et l’opposition d’extrême droite emmenée par la députée Maria Corina Machado et le leader fasciste Léopoldo Lopez tentèrent de renverser le président Maduro en créant un climat de violence et de chaos dans le pays. Les conspirateurs s’attaquèrent ainsi violemment au siège de Telesur en détruisant une partie des locaux de la chaîne et menaçant ses journalistes. Ce déchaînement de violence à l’encontre de ce média montre à quel point l’information, et plus généralement les médias, ont pris une place capitale au 21ème siècle.

S’attaquer à Telesur, c’est s’attaquer au pluralisme, à la démocratie, à la liberté d’information. Faire taire Telesur, la détruire, c’est une étape essentielle pour l’opposition dans son objectif de conquête du pouvoir. En finir avec cette dernière, c’est ainsi en finir avec la révolution bolivarienne. En finir avec la révolution citoyenne en Équateur. En finir avec le réveil bolivien d’Evo Morales. teleSur est un produit de la résurrection du continent latino-américain. Elle est le symbole de cette nouvelle Amérique Latine.

De leur coté, les médias dominants européens et nord-américains n’ont que faire des attaques répétées contre la chaîne et en définitive des attaques contre la liberté d’expression et le pluralisme démocratique. Ils ne se soucient guère des violences perpétrées contre les journalistes de la chaîne. Ils se foutent royalement que des opposants au président Maduro usent de tous les stratagèmes pour faire taire ce média dissident. Pire, nos élites occidentales soutiennent les agissements violents et non démocratiques de l’opposition vénézuélienne. Et puis, au lieu de soutenir leurs confrères de Telesur, la presse européenne et nord-américaine préfère plutôt dénoncer les violations des droits de l’homme et les attaques contre la liberté d’expression de la part de l’État vénézuélien. Comme ce rapport de 2014 publié par Reporters Sans Frontières (fondé rappelons-le par Robert Ménard, aujourd’hui maire de la ville Béziers grâce au soutien du Front National), repris aussitôt par tous les médias et qui place le Venezuela au 137ème rang des pays qui respectent le mieux la liberté de la presse. Un classement qui, bien évidemment, ne reflète en rien la réalité. Sinon, il faut nous expliquer comment un pays comme le Venezuela se place au 137ème rang alors que la majorité des médias sont privées, aux mains des plus grandes fortunes du pays ? Des médias qui ne cessent d’insulter, de calomnier l’ancien président Chavez et aujourd’hui le président Maduro. Ces mêmes médias qui ont activement participé au coup d’État d’avril 2002 contre le comandante Chavez.

Où sont nos chers médias « Charlie » ? Leur indignation contre les atteintes à la liberté d’expression a-t-elle disparu ?

Le collectif Investig’Action se solidarise entièrement avec le peuple et le gouvernement révolutionnaire du Venezuela face à ces nouvelles attaques contre la démocratie et la paix. De plus, nous souhaitons exprimer notre profond soutien à la chaîne d’information Telesur, victime une nouvelle fois de la haine de l’opposition d’extrême droite.

C’est pourquoi, nous proclamons haut et fort :

Nous sommes la révolution bolivarienne ! Nous sommes Telesur !

Source : Investig’Action

* Journalistes et membres du Collectif Investig’Action

Notes :

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